Les substituts nicotiniques : une aide efficace à l'arrêt du tabac
Vous avez décidé d’arrêter de fumer ? Utiliser des substituts nicotiniques peut être une solution efficace pour vous aider dans cette démarche positive. Ces produits aident à réduire progressivement la dose de nicotine, tout en limitant les effets du manque ou « symptômes de sevrage ». En fonction de votre niveau de dépendance, un substitut nicotinique adapté (durée, dosage, posologie) permettra de mieux gérer l’arrêt du tabac. Tour d’horizon des solutions disponibles.
Qu’est-ce qu’un substitut nicotinique ?
Les substituts nicotiniques sont des médicaments à base de nicotine. Leur but est de soulager certains des symptômes liés au manque qui peuvent être observés à l’arrêt du tabac. Prescrits par un professionnel de santé – médecin généraliste, médecin du travail, sage-femme, chirurgien-dentiste, infirmier ou masseur-kinésithérapeute – les traitements nicotiniques de substitution (TNS) constituent le principal traitement validé et éprouvé pour réduire la dépendance à la nicotine. Pris en charge par l’Assurance maladie à 65% (uniquement sur prescription), ils sont plus efficaces s’ils sont associés à un soutien psychologique et un suivi, par exemple avec son médecin traitant, et peuvent être combinés pour optimiser leur efficacité.
Pourquoi utiliser des substituts nicotiniques pour arrêter de fumer ?
La nicotine étant la substance psychoactive responsable de la dépendance au tabac, la diminution progressive de la quantité administrée chaque jour permet d’éviter l’apparition de symptômes de manque ou « symptômes de sevrage » (nervosité, fringales, insomnies, maux de tête par exemple).
Avoir recours aux substituts nicotiniques évite les rechutes et augmente par deux les chances de réussir à arrêter de fumer.
Les différents types de substituts nicotiniques
- Le patch
Le patch, parfois appelé timbre ou dispositif transdermique, se colle directement sur la peau et diffuse de la nicotine lentement et de façon régulière tout au long de la journée, selon le niveau de dépendance à la nicotine. Le patch de nicotine est le substitut nicotinique le plus prisé dans le cadre d’un sevrage tabagique, car il peut être porté jusqu’à 24 heures. À force de réduire progressivement la quantité de nicotine délivrée, il permet de se sevrer du tabac en 3 à 6 semaines en moyenne.
- La gomme à mâcher
La gomme enrichie en nicotine vise à réduire les « envies » de nicotine tout en aidant à combattre l’habitude de fumer. Pour surmonter l’envie de la cigarette, quand celle-ci se manifeste de façon inopinée à un moment de la journée, la gomme à mâcher offre une réponse rapide aux envies soudaines ce qui la rend particulièrement utile pour les fumeurs qui cherchent une solution “à la demande” (maximum 12 gommes par jour). Veillez à ne pas mastiquer la gomme comme un chewing-gum mais plutôt à la laisser fondre en bouche pour favoriser l’absorption de la nicotine. Les options de gommes varient en termes de composition, de saveur et de dosage, permettant à chaque individu de trouver le produit qui lui convient le mieux. Le choix de la gomme dépend là aussi du profil du fumeur et de son niveau de dépendance à la nicotine. Les gommes contenant de 2 à 4 mg de nicotine sont généralement recommandées.
- Les comprimés à sucer
Le comprimé se dissout dans la bouche en 20 à 30 minutes tout en libérant progressivement de la nicotine absorbée par la muqueuse buccale. À sucer ou à laisser fondre sous la langue, les comprimés ont une action similaire à celle des gommes mais sont en général deux fois plus concentrés, ce qui diminue le nombre de prise à la journée. Ce substitut est à privilégier en cas de problème dentaire.
- Le spray buccal
Le spray est pulvérisé directement dans la bouche et immédiatement absorbé par les muqueuses. La nicotine est absorbée plus rapidement lorsqu’elle provient d’un pulvérisateur buccal, et chaque pulvérisation permet de délivrer 1 mg de nicotine. Un flacon délivre 150 doses. Il est possible de prendre 4 pulvérisations maximum par heure, sans dépasser 2 pulvérisations par prise, et 64 pulvérisations par tranche de 24 heures.
- L’inhalateur de nicotine
Il s’agit d’une cartouche contenant 10 mg de nicotine, dont la fréquence des aspirations et l’intensité sont à adapter en fonction des besoins, sans dépasser 12 cartouches par jour. La durée d’utilisation d’une cartouche peut varier de 20 minutes en une seule utilisation intensive et continue, jusqu’à 4 fois 20 minutes si l’utilisation est peu intensive et discontinue. Son mécanisme d’absorption est proche de celui des fumeurs de pipe ou de cigare.
Bon à savoir :
Les substituts nicotiniques ne présentent pas de contre-indications particulières et peuvent être prescrits à partir de 15 ans. Ils peuvent être utilisés lors de la grossesse avec l’avis préalable d’un médecin. L’arrêt du tabac est fortement conseillé aux femmes enceintes pour protéger la santé du bébé à naître.
Que vous optiez pour un patch, une gomme à mâcher, un spray buccal, ou un inhalateur, chaque solution peut être adaptée à votre niveau de dépendance et à vos besoins personnels. Parlez-en à un professionnel de santé pour des conseils personnalisés.
Et la cigarette électronique ?
La cigarette électronique, le plus souvent dénommée « vapoteuse », ou parfois « dispositif électronique de vapotage » ou « e-cigarette » est, à ce jour, un produit de consommation courante. De ce fait, elle ne peut pas être vendue en pharmacie. Elle est commercialisée principalement dans des boutiques spécialisées, dans les bureaux de tabac et sur internet. Les commerçants ont interdiction de vendre aux personnes mineures. Addictions France soutient depuis 2017 que la vapoteuse et ses recharges peuvent constituer des outils de substitution, parmi les autres dispositifs existants, dans l’objectif d’arrêt du tabac. Son utilisation en remplacement total de la consommation de tabac fumé, compte tenu de l’extrême dangerosité de ce dernier, est reconnue comme globalement bénéfique. L’institut national du cancer (INCA) précise que « Sans tabac, sans fumée et sans combustion, la cigarette électronique représente une opportunité de réduire la mortalité par cancer liée au tabac. Elle doit être utilisée dans la perspective de l’arrêt définitif du tabac».
L’étude clinique Estxends a récemment confirmé les bénéfices du vapotage sur les chances de réussite du sevrage tabagique. La cigarette électronique ne permet pas systématiquement de s’affranchir de la dépendance à la nicotine mais peut être un outil de réduction du risque.
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