Support. Don't punish. Un manifeste pour remettre la réduction des risques au cœur de la politique sur les drogues
A l’occasion de la campagne mondiale Support. Don’t punish (Soutenir. Ne pas punir), Addictions France publie un Manifeste pour une nouvelle politique sur les drogues, et appelle à mettre fin à la culpabilisation et stigmatisation des consommateurs.
Un discours politique qui glisse de la lutte contre la drogue à la lutte contre les drogués
Organisée chaque année le 26 juin et reposant sur la mobilisation d’associations et de collectifs du monde entier, la campagne Support. Don’t punish. vise à promouvoir une approche fondée sur la réduction des risques et des dommages (RDRD) et le respect des droits humains, des principes au cœur du projet d’Addictions France.
Pour Addictions France, ce message est plus que jamais nécessaire alors que de nombreux responsables politiques adoptent de plus en plus une approche uniquement sécuritaire et répressive de la consommation de stupéfiants. Cette approche très moralisatrice, insuffisante pour traiter un sujet multifactoriel, occulte toute approche sociale et sanitaire et ne prend pas en compte les enjeux d’inégalités sociales, d’insertion et de précarité intrinsèquement liés.
A travers son Manifeste publié aujourd’hui, Addictions France propose des clés de compréhension et un cadre pour guider une nouvelle politique en matière de prévention des conduites addictives, plus efficace, plus respectueuse de la dignité de chacun, mais sans complaisance avec ceux qui s’enrichissent sur le dos des consommateurs.
A l’aune des pratiques et tendances observées, ce sont différentes approches (sanitaire, morale, commerciale, sociétale…) qui doivent être définies et s’articuler en un ensemble cohérent de mesures, à même de modifier structurellement les trajectoires individuelles, et plus largement de modifier l’environnement dans lequel s’inscrivent ces parcours de vie.

Dépénaliser pour mieux accompagner les consommateurs
Addictions France milite ainsi pour une évolution du cadre législatif français à l’égard des drogues illicites. La loi du 31 décembre 1970 sur la lutte contre les stupéfiants n’est plus adaptée au regard de l’évolution des pratiques et des tendances de consommation. Alors que la loi rend les consommations clandestines et invisibilise, de fait, l’ensemble des problématiques sociales et sanitaires liées, il est plus que nécessaire de mener une réflexion sereine et cohérente pour faire évoluer la loi de 1970 vis-à-vis de la répression des consommateurs et pour l’ensemble des produits psychoactifs.
Un premier pas, facile à mettre en œuvre et sans coût pour les finances publiques, serait de dépénaliser l’usage simple de tous les stupéfiants afin que les consommateurs ne soient plus considérés comme des délinquants, voire pire, des assassins.
