Les Haltes Soins Addictions (HSA), enjeu majeur du PLFSS 2026
L’examen du Projet de loi de financement de sécurité sociale (PLFSS 2026) va débuter ces prochains jours à l’Assemblée nationale. Chaque année, et peut-être encore plus cette année du fait de l’instabilité budgétaire et des promesses faites par le nouveau premier ministre, le PLFSS est un texte essentiel pour construire un environnement plus favorable à la santé et développer de nouvelles rentrées fiscales via la fiscalité des produits nocifs pour la santé.
Inscrire les HSA dans le droit commun
Cette année, un enjeu majeur concerne la nécessaire pérennisation des Haltes Soins Addictions (HSA), dont l’expérimentation arrive à son terme le 31 décembre prochain. Alors que les rapports d’évaluation successifs (INSERM, IGAS/IGA, Mildeca) confirment l’efficacité de ce dispositif, le sujet est malheureusement trop souvent instrumentalisé par ceux qui en font un objet politique. Le dernier rapport en date, des Hospices Civils de Lyon, commandé par la Mildeca et publié en juillet 2025, salue l’utilité des HSA et déclare qu’elles s’imposent aujourd’hui comme des « maillons essentiels » et des « dispositifs de santé » pour répondre aux besoins sanitaires et agir sur les nuisances générées dans l’espace public.
Malgré ces bons résultats, les députés ne se bousculent pas encore pour pérenniser ces dispositifs dans le droit commun. En effet, seuls 2 amendements en commission des Affaires sociales proposent la pérennisation des HSA. De nombreux amendements, de plusieurs bords politiques, demandent seulement une prolongation de l’expérimentation, de 1 à 2 ans selon les amendements.
Pour Addictions France, il est temps de sortir des positions dogmatiques et de reconnaitre les HSA comme un outil efficace de réduction des risques et des dommages, complémentaire des autres dispositifs existant en addictologie.
Financer le déficit en taxant les produits qui coûtent à la société
Au-delà du sujet des HSA, Addictions France invite aussi les parlementaires à se saisir d’autres propositions visant à créer des environnements qui incitent moins à la consommation – cette fois-ci licite – de produits addictifs comme l’alcool ou les paris sportifs.
En ces temps de disette budgétaire, il est intéressant de voir que de nombreux députés de la commission des affaires sociales ont saisi l’enjeu et déposé des amendements proposés par Addictions France qui permettraient de générer plusieurs milliards d’euros de recettes fiscales. Une voie à confirmer lors des débats à venir.