La consommation d'alcool en centre d’hébergement
Vers une approche de réduction des risques
En Ile-de-France, l'ANPAA a pu contribuer et apporter son expertise dans la réalisation d’un recueil de différents points de vue sur la Réduction des Risques Alcool (RdRA) en centre d’hébergement, coordonnée par la Mission Métropolitaine de Prévention des Conduites à Risques (MMPCR).
Après avoir constaté des difficultés majeures dans la gestion des consommations d’alcool des résidents au sein des centres d’hébergement (Urgence, Réinsertion sociale et Stabilisation), la Mission Métropolitaine De Prévention Des Conduites à Risques (MMPCR) a mis en place un groupe de travail interqualifiant* réunissant des professionnels de l’hébergement, de l’insertion et de l’addictologie. En effet, de nombreuses personnes en situation de précarité se voient encore exclues des centres d’hébergement en raison de l’interdiction d’y consommer de l’alcool. Cet interdit est alors contourné par les résidents qui introduisent des boissons alcoolisées en cachette ou qui boivent massivement avant de réintégrer le centre, mettant en difficulté les professionnels qui les accompagnent.
En Ile-de-France, l’ANPAA intervient dans ce recueil pour partager son point de vue sur la réduction des risques et des dommages liés à la consommation d’alcool. Les équipes ont pu mettre en place des formations dans les centres d’hébergement pour accompagner les professionnels dans leur réflexion et les familiariser avec la problématique alcool. L’objectif pour l’ANPAA était de faire changer le regard des résidents mais aussi des professionnels sur les représentations de la consommation d’alcool dans les CHRS et d’outiller les professionnels pour accompagner autrement la consommation d’alcool des personnes hébergées dans une démarche de réduction des risques.
« La réduction des risques, c’est : ne pas mettre l’abstinence comme un préalable à l’accompagnement des personnes, reconnaitre que l’arrêt de la consommation n’est pas possible pour le moment et qu’il n’est pas possible de le décider pour elles. C’est aussi reconnaitre que malgré leur addiction, les personnes sont soucieuses de leur santé et sont prêtes à s’engager sur des objectifs atteignables. »
Pierre-Olivier Le Clanche, chef de service à l’ANPAA en Ile-de-France
*groupes qui analysent ensemble leurs pratiques professionnelles