Grossesse et alcool : quels sont les risques ?
Comme chaque année depuis 1999, la journée du 9 septembre est dédiée à la sensibilisation internationale du Syndrome de l’Alcoolisation Fœtale (SAF). C’est l’occasion de rappeler que consommer de l’alcool en étant enceinte ou en allaitant, peut impacter toute la vie de l’enfant à naitre ainsi que celle de son entourage.
Comme chaque année depuis 1999, la journée du 9 septembre est dédiée à la sensibilisation internationale du Syndrome de l’Alcoolisation Fœtale (SAF). C’est l’occasion de rappeler que consommer de l’alcool en étant enceinte ou en allaitant, peut impacter toute la vie de l’enfant à naitre ainsi que celle de son entourage.
En France, 1.3 millions de personnes vivent quotidiennement avec les séquelles du Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF) ou troubles de l’alcoolisation fœtale (TCAF). En 2010, l’enquête nationale périnatale montrait que 23% des femmes enceintes françaises avaient consommé de l’alcool pendant leur grossesse, dont 2.5% en avaient consommé plus de 2 fois/mois.
Que se passe-t-il quand je bois de l’alcool en étant enceinte ?
Lorsqu’une femme enceinte consomme de l’alcool, l’enfant qu’elle porte le consomme aussi : le taux d’alcool dans le sang est équivalent puisque l’alcool pénètre la barrière placentaire. Cette consommation peut être délétère pour le fœtus qui n’a pas la capacité d’éliminer l’alcool. Il est vivement recommandé de ne pas consommer d’alcool pendant toute la durée de la grossesse et l’allaitement afin d’éviter toute toxicité pour l’enfant à naitre, par précaution.
Je ne savais pas que j’étais enceinte et j’ai bu de l’alcool, quelles sont les conséquences pour mon enfant ?
Il est fréquent d’avoir consommé de l’alcool sans savoir que l’on était enceinte, notamment en début de grossesse. Pour réduire les risques pour le bébé à naître, il est conseillé d’’arrêter de boire dès que vous avez un projet de grossesse. Cependant, comme ce n’est pas toujours évident en pratique, l’important est d’arrêter dès que vous savez que vous êtes enceinte. Les conséquences pour le fœtus sont très variables. il n’existe donc pas de seuil en-dessous duquel la consommation d’alcool pendant la grossesse serait sans risque pour le futur bébé. Les risques pour l’enfant peuvent aller de simples troubles du comportement (TSAF) et de l’adaptation sociale chez l’enfant, qui sont plus fréquents que le SAF – formes incomplètes du syndrome – jusqu’au Syndrome d’Alcoolisation Fœtale, associant :
- Une dysmorphie faciale
- Un retard de croissance pré et post natale (poids et/ou taille)
- Des troubles du développement neurologique
- Un ensemble d’anomalies comportementales et cognitives non-génétiques et qui ne proviennent pas de l’environnement de vie.
Il est possible de détecter les TCAF dès la naissance de l’enfant, (dysmorphies faciales, retards de croissance, diminution du tonus musculaire). Mais il se peut aussi que certains troubles apparaissent lorsque l’enfant entre à l’école, ou encore à l’âge adulte.
Le SAF représente la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France et touche 1/1000 nouveau-né.
Que puis-je faire pour mon enfant, si j’ai consommé de l’alcool en étant enceinte ?
La grossesse est une période intense. Si vous apprenez que vous avec consommé de l’alcool pendant votre grossesse, ne culpabilisez pas. Il est important de pouvoir en parler librement avec un professionnel de santé (médecin traitant, gynécologue ou addictologue). Il vous conseillera et pourra proposer des examens complémentaires. Par ailleurs, si l’enfant nait avec le handicap et qu’il est diagnostiqué idéalement avant 6 ans, les effets ou les troubles causés par la consommation d’alcool pendant la grossesse ou l’allaitement pourraient en être limités s’il est accompagné par des structures et des thérapeutes spécialisés.
Je suis enceinte, et j’ai des difficultés à arrêter de consommer de l’alcool, que dois-je faire ?
La première étape c’est d’en parler. Ce premier pas peut vous sembler difficile, mais ne laissez pas la peur, ni la culpabilité prendre le dessus : vous avez le droit de vous exprimer et d’être écoutée. Prenez rendez-vous avec votre médecin traitant le plus tôt possible : il saura vous conseiller sans jugement et vous suivre régulièrement jusqu’à la naissance de votre enfant, que vous ayez une ou plusieurs conduites addictives. Vous pouvez aussi en parler au personnel de santé qui vous accompagne tout au long de votre grossesse et après la naissance de votre enfant : sage-femme, gynécologue, professionnel de la PMI (Protection Maternelle et Infantile).
Comment ne pas craquer lorsque mon entourage ne comprend pas mon abstention alors que je suis enceinte ?
En France, il est difficile de reconnaitre qu’alcool et grossesse ne font pas bon ménage pour l’enfant à naitre. Même si vous subissez une pression de la part de votre entourage, et parfois même de vos proches vous assurant par expérience que boire de l’alcool n’aura aucun impact sur votre enfant, ne craquez pas. D’abord parce que ces propos sont faux, chaque grossesse est vécue différemment : consommer de l’alcool peut n’engendrer aucun risque pour l’enfant dans un cas, comme cela peut mettre en péril la vie de l’enfant dans un autre cas, pour le même taux l’alcool consommé.