La culture du tabac a des répercussions sociales, sanitaires et environnementales dramatiques. Chaque année, la journée mondiale sans tabac instituée par l’Organisation Mondiale de la Santé met en lumière les dangers de cette industrie et les actions entreprises pour protéger la santé des populations. Si la prévalence du tabac s’est stabilisée en population générale ces dernières années, les chiffres de Santé publique France montrent une augmentation des inégalités sociales de santé depuis les années 2000.

En France, en 2022, 31,8 % des personnes âgées de 18 à 75 ans ont déclaré fumer du tabac. La consommation de tabac reste la 1ère cause de mortalité évitable avec 75 000 décès par an, soit 13% des décès d’après Santé Publique France[1]. Par ailleurs, le tabagisme touche plus fortement les populations les plus précaires et l’augmentation régulière du prix du tabac, aligné sur l’inflation, ne suffit plus à dissuader la consommation.  

 « Parmi les fumeurs quotidiens, 59,3% déclaraient avoir envie d’arrêter de fumer, 26,4% déclaraient avoir le projet d’arrêter dans les six prochains mois et 30,3% avaient fait une tentative d’arrêt d’au moins une semaine dans les 12 derniers mois. » Santé publique France, BEH 9-10, mai 2023.

Les récents résultats du baromètre de Santé publique France sur les tentatives d’arrêt du tabac chez les fumeurs, mettent en évidence des écarts entre l’intention d’arrêter et les difficultés rencontrées pour y parvenir. Les études révèlent notamment que les personnes moins diplômées font moins de tentatives d’arrêt, et lorsqu’elles essaient d’arrêter leur consommation de tabac, ont plus de difficultés à y parvenir. Pour réduire ces inégalités sociales et de santé, il est essentiel de faire connaitre les ressources disponibles aux populations les plus défavorisées et impactées, de les encourager à arrêter et de les soutenir pour que leurs tentatives deviennent des succès.  

 

Il n’est pas simple de se défaire d’une addiction

Chaque personne entretient une relation différente avec les produits et les causes de la dépendance varient d’un individu à l’autre. Dans une démarche de réduction ou d’arrêt de la consommation de tabac, plusieurs solutions accessibles et peu onéreuses sont disponibles.  

Parmi celles-ci, les substituts nicotiniques sont une aide efficace pour arrêter de fumer. Prescrits en première intention par les professionnels de santé, les substituts nicotiniques sont remboursés à 65% par l’Assurance Maladie sur prescription médicale depuis le 1er janvier 2019.

Le ministre de la Santé et de la Prévention François Braun a par ailleurs annoncé dimanche 28 mai qu’il envisageait d’ouvrir aux pharmaciens la prescription de certains substituts nicotiniques, dont les cigarettes électroniques, dans le cadre du prochain plan anti-tabac. Lors de cette interview, le ministre a également déclaré qu’il était favorable à l’interdiction des «puffs», cigarettes électroniques jetables prisées des jeunes, une demande formulée par toutes les associations et acteurs de santé

Addictions France salue ces annonces qui vont dans le bon sens, le vapotage étant un outil d’aide à l’arrêt complet du tabac. Il sera cependant nécessaire d’être attentif aux modalités de mise en œuvre et veiller à ce que ces prescriptions soient accompagnées dans la durée avec notamment l’aide d’un professionnel.

[1] Prévalence du tabagisme et du vapotage en France métropolitaine en 2022 parmi les 18-75 ans, BEH 9-10, 31 mai 2023.

Qu’est-ce qu’un substitut nicotinique ?

Il s’agit d’après le site Ameli.fr, de « médicaments à base de nicotine utilisés pour soulager les symptômes liés au manque lorsqu’on arrête de fumer ». Sous forme de patchs, la nicotine est libérée progressivement tandis que les gommes, pastilles ou comprimés la libèrent rapidement.

À quoi servent-ils ?

Les substituts nicotiniques permettent de soulager les symptômes liés au manque quand on arrête de fumer.

Comment s’en procurer ?

Recommandés comme traitement de première intention par les médecins, les substituts nicotiniques sont prescrits par des professionnels de santé.