Le prix minimum par unité d’alcool pur : qu’est-ce que c’est ?

Le prix minimum par unité d’alcool instaure un prix en dessous duquel une unité d’alcool ne peut être vendue, indépendamment du type d’alcool. Les économistes s’accordent sur l’efficacité d’un prix hors inflation de 50 centimes pour 10g d’alcool pur (soit un verre de vin, un demi de bière à 5° ou 2,5cl de vodka). Concrètement, aucune bouteille de vin ne pourrait être vendue à moins de 3,50€. Les alcools dont les prix de vente sont aujourd’hui supérieurs au prix minimum par unité d’alcool ne seraient pas impactés.

Addictions France soutient cette mesure depuis plusieurs années et appelle les parlementaires à voter en faveur de ce dispositif ciblant la consommation excessive d’alcool.

 

Pourquoi cette mesure doit être adoptée ?

22% des Français dépassent les repères de consommation à moindre risque selon Santé publique France, et la France est le 8e pays le plus consommateur d’alcool au sein de l’OCDE. En parallèle, nous constatons que le prix des alcools n’augmente pas au même rythme que les autres denrées alimentaires.

 

Dès lors, il convient d’adopter une politique de prix qui permet de protéger la santé de la population et de réduire les dépenses de santé de l’Etat (bien plus élevées que ce que les alcooliers rapportent à l’Etat), tout en assurant une viabilité économique pour le secteur de l’alcool.

En effet, agir sur la fiscalité de l’alcool et sur le prix minimum sont des mesures complémentaires, reconnues par les experts internationaux pour réduire les dommages liés à l’alcool.

 

Quelles seraient les conséquences ?

En France, ses effets bénéfiques seraient multiples :

  • Il mettrait fin aux alcools à prix cassés, les plus consommés par les consommateurs excessifs et les plus attractifs pour les jeunes ;
  • Les consommateurs à risques diminueraient leur consommation d’alcool ;
  • Il y aurait une diminution de la mortalité par cancer de 22% et une amélioration de l’espérance de vie en bonne santé ;
  • Les dépenses de santé seraient amoindries ;
  • Les profits des producteurs d’alcool augmenteraient.

L’Ecosse et le Pays de Galles ont adopté ce dispositif. La mortalité liée à l’alcool a alors diminué, car les consommateurs excessifs ont baissé leur consommation. 

Le prix minimum par unité d’alcool n’étant pas une taxe supplémentaire, il augmentera surtout le prix des alcools les moins chers – souvent des vins importés en vrac d’autres pays producteurs.

Addictions France a analysé les différents rapports de l’OMS, de Fabrice Etilé pour la Mildeca et de l’OCDE pour défendre ce levier essentiel de santé publique.