Ce gaz est depuis quelques années détourné de son usage originel à des fins récréatives. La pratique qui consiste à le transférer de la cartouche métallique dans un ballon de baudruche pour l’inhaler – qui existait déjà dans les années 90 – a pris de l’ampleur depuis 2018 et concerne majoritairement les adolescents entre 12 et 16 ans qui en recherchent les effets euphorisants.

En France, le protoxyde d’azote est légal et très facile d’accès puisqu’on le trouve en vente sous forme de cartouches métalliques sur internet et dans les supermarchés. Son accessibilité facilitant un usage détourné a conduit à une proposition de loi visant à encadrer la vente de protoxyde d’azote et à renforcer les actions de prévention.

 

Quels sont les effets immédiats du protoxyde d’azote ?

  • Euphorie
  • Fous rires
  • Distorsions visuelles et hallucinations
  • Distorsions auditives

Les effets disparaissent 2 à 3 minutes après leur survenue.

 

Le protoxyde d’azote est-il dangereux ?

Inhaler du protoxyde d’azote n’est pas sans danger pour la santé. De nombreux effets indésirables peuvent survenir :

  • brûlure due au froid du gaz libéré de la cartouche
  • asphyxie
  • vertiges
  • perte de connaissance

Les conséquences peuvent être encore plus graves en cas de forte dose ou de consommation régulière (troubles de l’humeur, troubles de la mémoire, risques cardio-vasculaires, etc.)

 

Les autorités tirent la sonnette d’alarme

Médecins, magistrats ou encore forces de l’ordre s’alarment de la consommation en hausse de ce produit par les mineurs. Dans un entretien accordé au Figaro, Arthur Lionnet, neurologue au CHU de Nantes affirme que « le protoxyde d’azote inactive la vitamine B12 qui intervient dans la moelle épinière et celle-ci perd son bon fonctionnement ». Il va plus loin en soulignant qu’« il peut y avoir des faiblesses musculaires, des troubles urinaires et de la sensibilité. Concrètement, cela peut aller de fourmillements dans les membres à la paralysie provoquant des difficultés pour marcher ».

Ces deux dernières années, les autorités sanitaires ont alerté sur les dangers de cette pratique. La Mildeca et la Direction générale de la Santé ont recensé plusieurs dizaines de cas graves. Il existe également des troubles psychiatrique et cardiaque et le nombre de patients connaît « une hausse vertigineuse : 47 signalements en 2019, 254 en 2020 » […] Et 2021 connaîtra une nouvelle augmentation » selon la professeure Caroline Victorri-Vigneau, responsable du centre du réseau français d’addictovigilance (Nantes) dans une interview accordée à Figaro.

 

Pour aller plus loin :

Fiche repères sur le protoxyde d’azote