« Rêver à des jours meilleurs pour toutes les personnes qui souffrent d’addiction à l’alcool »
Rencontre avec Elsa Bennet, réalisatrice du film "Des jours meilleurs"
À l’occasion de la sortie en salle du film « Des jours Meilleurs », réalisé par Elsa Bennett et Hippolyte Dard, la réalisatrice du film revient sur la genèse de ce long métrage qui met en lumière le parcours de femmes alcoolodépendantes, partage son regard humain et sensible sur ces femmes et les professionnels qui les accompagnent. Un regard qui contribue à faire changer les mentalités. Découvrez cet échange sincère et inspirant.

Pourquoi avez-vous choisi de traiter la problématique de l’alcoolodépendance chez les femmes dans votre dernier film ?
Tout d’abord, parce qu’Hippolyte et moi-même avons été touchés de près dans nos familles respectives. De plus, c’est un sujet très sensible et encore tabou aujourd’hui. Les femmes dépendantes à l’alcool sont invisibilisées et ont beaucoup de mal à être prises en charge à cause de la honte et de la culpabilité qu’elles ressentent. Il était également important de faire comprendre qu’il s’agit d’une maladie et que ce n’est pas une question de volonté. L’idée était de changer le regard de la société sur ces femmes et d’aider les proches à envisager de manière plus sereine les centres d’addictologie et les parcours de soin.
Quel a été le travail de préparation que vous avez dû effectuer pour aborder le sujet de façon si réaliste et bienveillante, comme reconnu par des nombreux professionnels en addictologie ?
Pendant l’écriture du scénario, nous avons été en contact avec de nombreux addictologues et de nombreux médecins. Puis nous avons fait la rencontre d’une patiente experte qui nous a donné une expertise sur le scénario et qui a beaucoup aidé toutes les comédiennes à la préparation de leur rôle, elle nous a livré beaucoup de son intimité.
Enfin, tous les comédiens sont allés dans un centre pour se confronter à la réalité du parcours de soins et rencontrer également le personnel aidant, les soignants et ont eu des entretiens individuels avec des personnes en cure.
Que souhaitez-vous que les spectateurs retiennent ?
Nous aimerions que les spectateurs soient touchés par le film, qu’ils puissent retrouver l’espoir de la guérison. Que les femmes qui ont témoigné puissent se retrouver dans les personnages, qu’elles se sentent à nouveau regardées, écoutées avec toute la bienveillance qu’elles méritent. Que les soignants se sentent valorisés, car ils font un travail incroyable. Nous aimerions aussi que les spectateurs puissent rêver à des jours meilleurs pour toutes les personnes qui souffrent d’addiction à l’alcool.
Quelles ont été les difficultés particulières à ce film et à ce sujet que vous n’avez pas rencontré lors de la réalisation de vos autres longs-métrages ?
Évidemment, la difficulté a été de financer le film car le sujet reste compliqué et il était important qu’il y ait de la comédie pour que les messages puissent passer plus facilement. Je tiens à remercier particulièrement Vanessa Djian notre productrice ainsi que Wildbunch et nos partenaires financiers, France Télévisions, Studio canal et Impact qui ont cru au projet et l’ont porté jusqu’au bout de manière admirable. Je tiens aussi à saluer le courage des comédiens qui ont porté avec grâce et talent, la responsabilité de ce sujet sur un premier film.